Bonjour les poètes !
J’espère que vous avez passé un beau mois de mars, plein d'amour et de joie, et que vous avez trouvé de nombreuses sources d'émerveillement. Et que tout cela vous a inspiré.
De mon côté, il a été très mouvementé, avec l’arrivée du printemps qui m’a donné une énergie à conquérir le monde malgré une météo toujours épouvantable (j’en ai loupé ma promenade des arbres en fleurs), mon anniversaire et de curieuses festivités.
Surtout, j’ai eu l’impression qu’il se produisait en moi un profond changement concernant mon lien à mon corps. Il y aurait d’ailleurs tout un roman à écrire sur le sujet : non pas l’histoire de mon corps, mais de mes relations avec lui.
D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai pas tellement habité mon corps. Ce qui est assez paradoxal, à première vue, par rapport à mon obsession pour la sensorialité : j’ai beaucoup écrit sur le sujet, et chaque jour je cherche tout ce qui va pouvoir satisfaire mes sens que ce soit au niveau visuel (les fleurs, la décoration), olfactif (les fleurs toujours, et les parfums), auditif (le calme et les oiseaux), gustatif (je suis une grande gourmande) et tactile (les tissus doux, la main d’un amant).
Dans mes textes érotiques, j’insiste d’ailleurs beaucoup sur cette multisensorialité de l’expérience amoureuse.
Il y a aussi toute la question de la coquetterie : j’aime m’habiller, j’aime me maquiller, j’aime les bijoux, j’aime me mettre de la crème pour le corps. J’aime tellement cet univers que cela a longtemps été mon sujet de recherches universitaires.
Mais ce mois-ci, grâce à tout un faisceau de hasards et de coïncidences dans mes lectures, mes écoutes de podcasts et autres nourritures spirituelles, je me suis rendu compte que si je cherchais à faire des expériences sensorielles, ces expériences étaient pour ainsi dire immobiles, et même intellectuelles, par certains côtés. Des expériences où mon corps ne bouge que peu, parce que bouger mon corps, je n’aime pas tellement.
Tout est parti d’une réflexions sur les habitudes, qui est parmi d’autres mon sujet du moment. Et des raisons pour lesquelles je ne parviens absolument pas à mettre en place une routine sportive, je suis incapable de m’y tenir. Les seules activités physiques que je pratique, c’est de marcher (uniquement quand il fait beau), et l’été de nager et de faire du paddle. Je ne compte pas l’amour dans les activités physique, même si cela en est une.
J’ai essayé beaucoup de choses, pourtant : le yoga, le Pilates, le step, la musculation, je ne vais pas faire la liste. A chaque fois, mon enthousiasme initial est retombé rapidement comme un soufflet. Ce n’est même pas que je n’y trouvais pas de plaisir, d’ailleurs. Non je crois que c’est autre chose.
Evidemment, mon premier problème avec le sport remonte aux souvenirs cauchemardesques que j’ai de mes cours d’EPS tout au long de ma scolarité, et de tout le monde qui se moquait de moi, enseignants comme “camarades”. Et lorsque le sport est associé comme ça à des traumatismes d’humiliation, il est un peu difficile de le voir d’un bon oeil. Mais si je suis honnête, je sais bien que ce n’est pas la seule raison.
La raison m’est apparue en réfléchissant à mon lien avec la musique. Dès qu’il y a de la musique, je suis prise d’une frénésie extatique qui me pousse à danser. Lorsqu’il y a de la musique, mon corps semble s’animer de lui-même, et prendre le contrôle. Ce qui implique que mon intellect, lui, perd ce contrôle. En somme, je lâche prise, et profondément, je crois que cela me terrifie et que cela aboutit au fait que… je n’écoute jamais de musique.
Quand je danse, mon corps bouge instinctivement. Et j’occupe l’espace. L’attention, aussi, s’il y a des gens autour. J’aime cela, j’aime cette puissance sensuelle qui se dégage du corps dansant (j’ai beaucoup travaillé sur le mythe de Salomé, et j’ai écrit sur le sujet), et en même temps cela me fait peur, parce qu’on m’a appris à être une gentille petite fille sage qui joue dans son coin et ne fait pas de bruit. J’ai donc pris le pli : habiter ma tête, mon imaginaire, mais pas mon corps. Ou très peu.
Et aujourd’hui, j’ai envie de conquérir cette terre : habiter pleinement mon corps. Alors, depuis quelque temps, j’ai pris cette nouvelle habitude : tous les soirs, je mets de la musique, et je danse. Je danse en cuisinant, en rangeant, mais je danse surtout juste pour danser. Et cela me fait un bien fou !
Les jolies choses du mois :
Au hasard de mes recherches, je suis tombée sur The Pink Project de Portia Munson, projet débuté en 1994 et qui n’est donc pas une nouveauté, mais je n’en avais jamais entendu parler. Pour ce travail, l’artiste a accumulé des objets roses en plastique, dans le but d’interroger à la fois le consumérisme, les stéréotypes de genre (pourquoi tout ce qui est destiné aux femmes est-il rose ?) et sa propre relation à cette couleur. J’ai trouvé cela extrêmement intéressant pour ma propre réflexion : après avoir été obsédée par le rose lorsque j’étais enfant, au grand dam de mon entourage d’ailleurs, j’ai plus ou moins rejeté cette couleur (au profit du rouge) pendant longtemps. Et comme on peut le constater en observant mon univers de marque, j’y suis revenue pour mon plus grand plaisir, mais j’ai envie de creuser cette question de notre relation à la couleur.
La plus grande histoire d’amour jamais racontée : le mois dernier, je vous parlais de mon coup de cœur pour le film musical This is me… Now. Ici, on retrouve Jennifer Lopez avec ce documentaire qui nous emmène dans les coulisses de This is me… now : tout est beaucoup plus intime, Ben Affleck est très présent et j’ai particulièrement été intéressée par la manière dont il exprime son ressenti vis-à-vis de leur histoire : lui qui est très introverti a eu beaucoup de mal à se faire à la manière dont J. Lo se sert de sa vie pour créer, et c’est finalement ce qui les avait poussés à la rupture la première fois. Maintenant il l’accepte totalement. J’avoue que cette histoire, qui s’est rallumée presque 20 ans après leur séparation m’émeut au plus haut point ! Et je suis également fascinée par la force qui se dégage de Jennifer Lopez, une véritable guerrière. A voir sur Prime.
Du côté du voyage poétique :
Je suis toujours dans le grand ménage des articles du blog : un travail d’Hercule (c’est très long) mais absolument fascinant, car il me permet de retrouver de la clarté au niveau de l’écriture et de ce qui compte pour moi.
Parallèlement, j’ai quasiment terminé ma formation au copywriting : je ne sais pas trop si elle me servira concrètement car je ne suis pas sûre d’avoir réellement envie d’écrire ce type de contenus pour les marques, mais en revanche j’ai appris beaucoup de choses, et apprendre des choses, c’est un moteur dans ma vie.
Avec tout cela, j’ai bien évidemment pris du retard sur les publications des Voyages Poétiques sous forme de livres. En revanche, j’ai bien avancé sur mes projets pour l’automne et dont je vous reparlerai en temps voulu !
Merci de m'avoir lue jusqu'au bout ! Si cette lettre vous a plu, n’hésitez pas à la commenter et à la partager !
Je vous souhaite un très beau mois d’avril, et je vous donne rendez-vous pour l’Escale Amoureuse le 21 si vous êtes abonné ; la prochaine Escale Poétique aura quant à elle lieu le 5 mai !
En attendant vivez poétiquement, vibrez haut, et cultivez la joie, l’émerveillement et l’amour !