Bonjour les poètes !
J’espère que vous avez passé un très beau mois de janvier de 78 jours (c’est le ressenti général, apparemment), que vous avez aimé, que vous vous êtes émerveillé, que vous avez créé, et que vous avez trouvé de nombreuses sources de joie !
Le mois prochain, j’aurai 47 ans, ce qui, je vous l’avoue, me fait très bizarre, parce que je n’ai pas du tout l’impression d’être si proche de la cinquantaine. Mais vraiment pas du tout. J’ai plutôt l’impression d’avoir toujours 30 ans. 35, au grand maximum.
Bien sûr, parfois, mon corps me rappelle un peu à l’ordre et à la réalité.
Il se trouve notamment que, depuis plusieurs mois, je suis pleinement entrée dans cette merveilleuse période de la vie d’une femme qu’est la préménopause. Je dis “merveilleuse”, et c’est à contre-courant, mais pour moi, l’idée d’être enfin débarrassée de mes règles prochainement est un véritable soulagement. Elles n’ont jamais été très régulières, là je ne les subis plus que de loin en loin, et cela me convient très bien. Parce que je déteste ça : ces jours-là, je me sens diminuée, mal à l’aise, pas libre de mes mouvements, pas séduisante ni féminine. Là, j’ai l’impression de retrouver une pleine puissance tout le temps. Ou l’essentiel du temps.
L’avantage aussi, c’est que le fait d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant ne se pose plus. Pour les autres surtout : j’ai dépassé la date limite, et là encore j’y vois comme une libération. Je n’en voulais pas, je n’en ai pas eu, et je me sens allégée du poids du “et si…”, et des “oh, il n’est pas encore trop tard”. Qui a, pour tout dire, pas mal gâché ma vie amoureuse : outre la charge mentale de la contraception, lorsque j’étais plus jeune, les hommes pensaient que j’allais finir par les quitter parce qu’un jour je voudrais avoir un enfant alors qu’eux n’en voulaient plus (alors même que je prenais soin de choisir des hommes qui en avaient déjà justement pour éviter ce problème), et ces dernières années, ils avaient peur que mon “horloge biologique” (abominable expression née la même année que moi) me pousse à leur faire un enfant dans le dos.
Je n’ai pas d’horloge biologique, ou alors elle est en panne, mais toujours est-il que ce désir d’enfant n’est jamais venu, et que je m’en porte très bien.
A part cette disparition progressive de mon cycle, je n’ai guère de symptômes désagréables. Pas de bouffées de chaleurs, pas spécialement de troubles de l’humeur (pas plus que d’habitude), pas de trouble du sommeil ni baisse de la libido (voire…). Tout au plus j’avais pris un peu de poids, notamment sur le ventre, mais je pense que c’était davantage dû à mon mode de vie qu’à l’âge, et au but d’un mois de rééquilibrage alimentaire et d’activité physique (modérée), ça va déjà beaucoup mieux.
La génétique et les cosmétiques aidant, je n’ai guère plus que quelques rides d’expression. Le point sensible ce sont les cheveux blancs, mais j’en avais déjà beaucoup à 30 ans, et ce n’est pas pour rien que l’on a inventé les colorations. D’ailleurs, j’écris cette lettre vendredi, et tout à l’heure j’ai mon rendez-vous mensuel avec ma coiffeuse, auquel je ne dérogerai pour rien au monde malgré les injonctions à “assumer” : chacune fait bien comme elle veut, et moi, je refuse net.
A final, tout le monde est étonné lorsque je dévoile mon âge réel, parce que je ne le fais pas, et cela tombe bien, car en ressenti, je ne l’ai pas non plus, et ma vie quotidienne n’a pas grand chose de commun avec celle de la plupart des femmes de “presque 50 ans”. Encore que bien sûr il n’y a pas de règles concernant la manière dont vit une femme de presque 50 ans.
Après quelques années de lutte et de remises en questions dues à la transition du milieu de vie, je me sens à la fois avoir 35 ans, mais mieux que lorsque j’avais effectivement 35 ans, parce que je me connais davantage, je sais exactement ce que je veux et ce que je ne veux plus, que ce soit dans ma vie personnelle comme dans ma vie professionnelle.
Et finalement, cela tombe bien : plusieurs études montrent en effet que les personnes qui se sentent plus jeunes que leur âge chronologique présentent un déclin moins marqué de leur santé fonctionnelle, mais montrent aussi une meilleure santé psychologique, et sont plus heureux.
Alors, finalement, l’âge réel, on s’en moque, surtout s’il est en décalage avec nos envies et nos ressentis. Peu importe ce que dit mon passeport : l’âge, c’est dans la tête, et moi j’ai 35 ans !
Et vous, comment vous sentez-vous par rapport à votre âge ?
Les jolies choses du mois :
Un article de Vogue sur les plus belles résidences d’écriture, et qui m’a fait littéralement baver d’envie !
La découverte récente d’un SPA romain privé à Pompéi, je ne me lasse pas de lire des articles et de regarder des photographies sur le sujet tant cela me fait rêver
Le trimestriel Geste/s consacré aux métiers d’art
Un article du literary Hub comparant les couvertures de livres anglaises et américaines
Merci de m'avoir lue jusqu'au bout ! Si cette lettre vous a plu, n’hésitez pas à la commenter et à la partager !
Je vous souhaite un beau mois de février. Je vous donne rendez-vous pour l’Escale Amoureuse le 21 si vous êtes abonné. La prochaine Escale Poétique paraîtra quant à elle (normalement) le 2 mars !
En attendant vivez poétiquement, vibrez haut, et cultivez la joie, l’émerveillement et l’amour !
Le problème avec l'âge, c'est que plus on avance, plus on regrette de ne plus pouvoir refaire certaines choses.
Bonjour, j'aurai 63 cette année et je me retrouve aussi un peu dans votre texte, et moi, j'ai bloqué le compteur a 45 ans. C'est une des meilleures périodes de ma vie , avec de l'expérience, mais encore plein d'envies de me dépasser, les enfants encore à la maison, mes parents encore là et en pleine santé...Tout est relatif donc, et maintenant je relativise, j'ai décidé d'assumer mon âge et d'essayer de profiter au maximum des petits moments de bonheur chaque jour, un coucher de soleil, un sourire dans la rue, des arbres dans la forêt, un paysage, un appel ou la visite d'un de mes enfants. Voilà, belle journée, prenez soin de vous. Thierry